L’archéologie chinoise des XXe et XXIe siècles exhuma d’innombrables manuscrits chinois surtout depuis les grands chantiers d’infrastructures des années 1970. D’autres textes furent excavés du fait de pilleurs de tombes, et parfois récupérés in extremis sur des marchés en Chine continentale, et à Hongkong. La plupart de ces écrits furent composés, entre le IIIe siècle avant J.‑C. et le IIIe siècle après J.‑C., sur des feuilles de soies, des lamelles de bambou, et des planchettes de bois.

Fosse tombale prolongée d’une chambre funéraire.

Le livre Fragments choisis de manuscrits chinois exhumés offre un florilège de vingt-deux extraits de textes inédits de la Chine du IIIe siècle avant J.-C. au IIIe siècle après J.-C. D’émouvantes lettres de soldats, des actes testimoniaux, des traités de médecine, d’astrologie ou d’oniromancie, ainsi qu’une surprenante histoire de mort-vivant. Et aussi des lois et châtiments, des règlements et des bordereaux administratifs.

Ces textes sont comme des capsules temporelles qui donnent un aperçu sur un monde disparu et révèlent tout un univers de conceptions légales, morales et spirituelles souvent étonnantes.

Dessins et texte sur des lamelles de bambou reliées avec des cordes.

Les extraits traduits reflètent une vie matérielle riche, impliquant des questions de logistique, ou d’argent. Certains font resurgir la vie des militaires dans les marges de l’Empire, à l’extrémité chinoise de la Route de la soie.

VOICI TROIS EXTRAITS :

Prédictions sur les comètes (manuscrit sur soie de Mawangdui):

Comète buisson rouge, mort d’un général d’armée.
Comète pissenlit, maladies et nombreux morts.
Comète tige, conflit militaire qui durera des années.
Comète balai, guerre civile, bonne récolte.
Comète bambou, mort d’un haut dignitaire.
Comète armoise, guerre et famine dans l’armée.
(Traduit par Rémi Anicotte, 2020.)

Alertes à la frontière (manuscrit sur lamelles de bois, Fort de Juyan):

Quand le soir on entend des Xiongnu et leurs chevaux, s’il fait encore clair, et que les Xiongnu n’ont pas franchi la passe, alors chaque poste hisse ses balises fumigènes. Si les Xiongnu franchissent une passe par temps de vent ou de pluie, alors il n’est pas fait recourt aux balises fumigènes, ni au feu, et on avise immédiatement par écrit en envoyant en urgence un messager à cheval.
(Traduit par Rémi Anicotte, 2020.)

Lettre du soldat Jing à son frère Zhong (manuscrit sur planchette de bois, Shuihudi):

Photographie de sapèques : des pièces rondes en bronze percées d’un trou carré.
Cher Zhong, Mon frère aîné, je te présente mes salutations respectueuses. Mère est-elle en bonne santé ? Concernant l’argent, dis à Mère qu’elle nous fasse parvenir 500 à 600 sapèques. Quant à l’étoffe, il en faut au moins deux toises et cinq pieds. Utilisez l’argent de l’enclos des cyprès. Nous mourrons si vous ne nous envoyez rien. C’est urgent, vraiment urgent !
(Traduit par Rémi Anicotte, 2020.)

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