Le karma à la croisée des chemins (roman)

Interview de l’auteur par Julien Léger des Nouvelles d’ailleurs

Carrés d’étoffes sur une porte au temple Xihuangsi à Pékin
@ Rémi Anicotte (4 mars 2023)

Julien Léger : Votre roman Le karma à la croisée des chemins est centré sur Marcel Louvart, un trafiquant d’art en convalescence à Grasse, sur la Côte d’Azur. Il lutte avec la dernière énergie pour retrouver ses souvenirs, mais ses pensées le ramènent sans relâche à un périple du Pakistan jusqu’au Tibet et au Népal vingt ans plus tôt.

Rémi Anicotte : L’exploration d’une mémoire fragmentaire est un des ressorts du roman. La transmission intergénérationnelle aussi, notamment au travers de la relation entre Marcel et sa fille Sarah. Lui est un brutal hors la loi, elle est une passionnée de parfums et de moto. Les deux sont conduits à se côtoyer parce que le père est devenu amnésique, mais ils ne se disent quasiment rien et leurs échanges s’opèrent comme à l’interface de mondes parallèles. Finalement, depuis l’enfance, Sarah n’apprend des éléments de la vie de son père que de la bouche de tiers.

Mantra tibétain peint en cinq couleurs
@ Rémi Anicotte (décembre 2022)

Julien Léger : Le père parcourrait l’Asie pour son négoce d’art et d’antiquités. La fille va à Macao, Hongkong et Pékin à la recherche du passé de son père. Le voyage est-il une aventure ?

Rémi Anicotte : Ce roman n’est pas un récit de voyage, mais la narration de collisions de personnages que rien ne destinait à se rencontrer. Ou, si vous préférez, le voyage est un thème du livre, mais alors le voyage conçu comme une recherche de sens. L’aventure survient des obstacles à surmonter et des rencontres à la croisées des chemins, pas du voyage lui-même.

Julien Léger : Plusieurs personnages de Karma étaient déjà présents dans votre roman Bouddha reste de marbre. Karma est-il la suite de Bouddha ?

Rémi Anicotte : Non, les deux livres peuvent se lire indépendamment, même s’ils se font écho avec des personnages qui évoluent dans les deux.

Julien Léger : Pourquoi ne m’avez-vous pas inclus dans ce deuxième roman ?

Rémi Anicotte : Vous étiez un des personnages principaux de Bouddha reste de marbre, mais vous n’aviez pas vraiment de place dans Le karma à la croisée des chemins. Vous reviendrez peut-être dans mon prochain roman. Pour le moment vous me servez de faire-valoir dans des interviews, c’est déjà pas mal.

Julien Léger : Hum… Et pourquoi tant de violence dans certains passages, avec des meurtres décrits de façon plus explicite que les scènes d’amour ?

Rémi Anicotte : La violence est celles des pulsions de vie et de mort, celle de l’histoire et de la stratification sociale, et sa mise en scène – souvent drôle – est un jeu cathartique.

Julien Léger : Les questions religieuses et la culture bouddhiste sont omniprésentes aussi, d’une façon iconoclaste d’ailleurs, voire moqueuse.

Rémi Anicotte : Oui et non, les personnages observent des objets d’art issus de la culture bouddhiste plus que sa philosophie, ils évoquent des rites qui apaisent et qui permettent d’échapper à la violence ou à la peur. Il est finalement pas questions des croyances religieuses qui sont une affaire intime. Et oui, je ne vois pas de raison d’être obséquieux envers les clergés ou les discours prosélytes.


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