
Le terme cloisonné désigne une technique et les objets produits par cette technique. Historiquement, la technique s’est d’abord appliquée à des objets en métal (bijoux, plaques décoratives, récipients), puis à des objets en verre ou en céramique. Quelque soit la matière composant la base, elle est émaillée avec des pâtes d’émail brut de diverses couleurs.

Avant de poser la pâte d’émail, on cloisonne la surface à décorer en collant des fils de cuivre qui délimitent des zones que l’on peut ensuite remplir avec la couleur voulue. Les fils de cuivre sont collés, pas soudés, et d’ailleurs la surface ainsi cloisonnée n’est pas forcément métallique. L’émail brut est du verre coloré réduit en poudre à quoi l’on ajoute un composé liant qui forme un pâte capable d’adhérer à la surface que l’on veut émailler. Ensuite on passe l’objet au four pour que les émaux se vitrifient, puis on polit pour lisser le fil de cuivre au niveau des émaux vitrifiés. Les fils de cuivres restent visibles comme des frontières entre les diverses couleurs, ou pour former des motifs d’une zone de couleur unie.


En Chine, la technique du cloisonné connut un essor inédit durant l’ère Jingtai (1450-1457) de la dynastie Ming et elle fut alors nommée jingtailan (景泰蓝), c’est-à-dire le bleu de l’ère Jingtai.

Depuis 1956, la production pékinoise s’est concentrée à la fabrique des émaux de Pékin (北京珐琅厂) à quelques encablures au sud du temple du Ciel. L’usine a ouvert sur son site un musée de l’art du jingtailan de Chine (北京景泰蓝艺术博物馆) dont les salles exposent surtout des productions des années 1970-80 faites sur la base de modèles conçus du temps de la République de Chine. Les ateliers sont accessibles au public tous les jours, on y voit le travail qui se fait essentiellement à la main. D’ailleurs, les boutiques permettent de comparer les productions automatisées des productions manuelles.


[Mise à jour le 19 mars 2025.]
