Le Parc du Temple du Ciel (Tiān tán gōngyuán 天坛公园) se situe dans le sud de Pékin. Ses arbres les plus anciens, aux troncs épais et rabougris, portent des étiquettes les datant du début du XVe siècle, l’époque où l’empereur Yongle (règne de 1402 à 1424) aménagea cet espace dédié aux rituels impériaux.

Yongle ne planta que des conifères, afin que le parc soit verdoyant pendant la saison hivernale, puisque le fils du Ciel venait ici au solstice d’hiver. En été, la chaleur intense répand les fragrances des aiguilles et de la résine des pins, éveillant des réminiscences de forêts méditerranéennes.

Le parc fut ouvert au public en 1918, par la République de Chine, afin de désacraliser ce lieu une fois pour toute après la tentative de restauration impériale de Yuan Shikai. Quelques kiosques de toute beauté furent enlevés de résidences impériales du nord de la ville et furent réinstallés ici, ainsi que des parterres de rosiers, et des tonnelles couvertes de lilas.
Il connut une rénovation majeure en 1978, comme pour en finir avec la chape de plomb de la Révolution culturelle.

À côté du bel ordonnancement digne d’un jardin à la française, poussent des fleurs sauvages, des pâquerettes sur les pelouses, et des roses trémières au fond des douves asséchées du Palais d’abstinences.

Des moineaux, des pies, des agaches bleues volent entre les branches, et donnent la réplique à d’énergiques cigales. Des écureuils courent d’un tronc à un autre. Ils sont indifférents à l’histoire. La plupart des visiteurs aussi. Ils viennent flâner, jouer aux cartes, chanter des airs d’opéra, pratiquer des arts martiaux, ou danser en groupe, à l’ombre des frondaisons ou sous les kiosques, à l’écart de l’axe cérémoniel.

Cet axe cérémoniel relie l’Autel du Ciel au Pavillon des Récoltes.
L’Autel du Ciel (Yuánqiū tán 圜丘坛) est une plate-forme circulaire ouverte sur la voûte céleste, et entourée d’une enceinte carrée symbolisant l’enracinement dans la Terre. Un grand mas en bois se dresse sur un côté. Des lampes y suspendues afin d’éclairer les cérémonies commençant avant le lever du soleil. De là, un long chemin de marbre mène à la Salle des Récoltes (Qí nián diàn 祈年殿). Cette élégante construction ronde, chapeautée de trois toits bleus superposés, fut l’emblème des JO d’été de 2008.
