La dynastie Yuan fut proclamée en 1271 par Kubilaï Khan (Hūbìliè 忽必烈, 1215-1294), un petit-fils de Gengis Khan. Sa première capitale était Shangdu (Shàngdū 上都, Shandu en mongol), située sur le territoire de l’actuelle Ligue de Xilin Gol, en Mongolie intérieure.
Shangdu nous est également connue sous le nom Xanadu inventé par le poète anglais Samuel Coleridge (1772-1834) pour son œuvre Kubla Khan. La consonne initiale du toponyme Shangdu était parfois orthographiée X dans les textes européens, donnant Xandu, puis Coleridge ajouta une voyelle a entre le n et le d car il avait besoin d’un mot trisyllabique.

En 1272 : Koubilaï Khan fit de Pékin sa capitale principale. La construction du palais et des remparts avait commencé cinq ans plus tôt à partir d’un axe central nord-sud (zhōngzhóuxiàn 中轴线) qui définit toujours l’urbanisme du Pékin d’aujourd’hui. Shangdu resta la capitale estivale. Pékin fut renommée Dadu en chinois (Dàdū 大都), et Khanbalic en ouïghour et en mongol.
En 1276 : prise de Lin’an (Hangzhou) par les conquérants mongols menés par Koubilaï Khan.
En 1279 : les ultimes défenseurs Song furent annihilés au Fujian et au Guangdong.


Le régime Yuan imposa une politique multiethnique, qui reconnaissait la variété des cultures coexistant au sein de l’Empire, et la gérait par une législation ségrégationniste. Les Mongols étaient placés en haut de l’échelle. La population chinoise (hormis les cadres de l’appareil d’État) était soumise à des couvre-feu et à l’interdiction de porter des armes. Les anciens alliés d’Asie centrale, et autres étrangers, étaient les gens aux yeux colorés (sèmùrén 色目人). Ils étaient considérés fiables, car sans attache avec les régimes précédents. En plus certains disposaient de l’entregent et de l’expérience facilitant le commerce sur la route continentale trans-eurasienne.
Ce contexte permit au Népalais Arniko (Ānígē 阿尼哥 en chinois, 1245-1306) de résider à la cour Yuan. Il participa à la conception du Temple de la pagode blanche (Bái tǎ sì 白塔寺) à Pékin.


De même, le Vénitien Marco Polo (1254-1324), membre d’une famille de marchands au long cours, entra au service de Koubilaï Khan en 1275 (avant la prise de Hangzhou). Il fut chargé de missions d’inspection à travers le pays. Il fut de retour en Italie en 1291 après 16 ans en Chine. En 1298, il dicta son Devisement [description] du monde à un codétenu lors d’une période de loisir forcé, entre les murs d’une cellule de prison génoise.
Sources :
- Rémi Anicotte (2022) Six chapitres d’histoire de Chine. Publication indépendante.
- Eusebi, Mario & Eugenio Burgio (2018), Marco Polo – Le Devisement dou monde. Collation du « manuscrit français 1116 » (version franco-vénitienne du XIVe siècle) de la BNF. Venise : Éditions de l’Université Ca’ Foscari.
- Ge, Chengyong [葛承雍] (2014), « 蒙元时代胡人形象俑研究 » [Étude sur les statuettes funéraires représentant des Huren à l’époque de la dynastie mongole Yuan], in 文物 [Cultural Relics] (Pékin), n°2014-10, pages 59-67.